10/14/2009

TOI, M'AIMES-TU?

Jean 21, 15-17

Est-ce que j’aime Jésus, est-ce que je l’aime plus que tout, est-ce que je l’aime avec tout mon cœur, toute mon âme, toute ma force?

A cette question, pierre finit par répondre : Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime vraiment.

Ce passage de l’évangile m’interpelle parce que je suis loin d’être animé d’un amour aussi certain que celui de Pierre et pourtant, Pierre, fondateur de l’église, a renié Jésus trois fois. C’est pourquoi, en réponse à ce triple reniement, Jésus demande par trois fois à Pierre de rendre témoignage de l’amour qu’il lui porte.

Dans mon univers, les occasions de chute sont fréquentes, voir même constantes. Je ne vie pas dans un monde bercé par des principes de haut niveau comme l’ont connu nos ancêtres, je navigue sur une mer de folie collective ou l’abime côtoie le ciel et l’engloutie quelquefois.

Dans mon univers, les principes premier qui sont véhiculés par tous à l’exception de quelques uns, consiste en l’assouvissement des passions, en un individualisme mensonger, en une vie futile, vidée du sens profond qu’elle aurait pu avoir.

Dans mon univers, les loups mangent les agneaux, les plus forts parles d’eugénisme, les plus puissants parle de soumission, les plus avares détruisent la terre au profit de leurs descendants qui ne se souviendront plus d’eux, les plus grands mangent la nourriture des plus petits.

Dans mon univers, les maitres du monde détestent Dieu et l’utilisent quand meme pour leur profit personnel ou pour aller chercher quelques votes.

Dans mon univers, la vie côtoie la mort de si prêt que quelquefois nous nous demandons si nous ne sommes pas déjà morts d’être en vie.

Et j’entends Jésus me demander : Toi, m’aimes-tu? M’aimes-tu plus que tes principes, m’aimes-tu plus que tes passions, m’aimes-tu plus que ton individualisme ou que ta puissance, m’aimes-tu plus que l’argent, m’aimes-tu plus que ta popularité, m’aimes-tu plus que toi-même?

Et je m’entends bégayer : Tu sais tout Seigneur, tu sais bien que je ne t’aime pas vraiment!

Bien sur que je t’aime quand ca vas bien, bien sur que je t’aime quand j’ai besoin de toi, bien sur, bien sur! Mais est-ce que je t’aime plus que tout, plus que moi-même?

Malheureusement, la réponse est plus souvent non que oui.

Voilà pourquoi j’ai besoin de ta miséricorde Seigneur, voilà pourquoi j’implore ton pardon, voilà pourquoi je regarde l’arbre de la croix avec tant de larmes! Je sais bien que tu as été crucifié à cause de moi! Je sais bien que tes dernières paroles s’adressaient à moi comme pour me rassurer de n’être pas a la hauteur de ton amour!

Tu as dis : Père, pardonne lui car il ne sait pas ce qu’il fait! Père, pardonne-lui son amour imparfait, conditionnel, charnel et égoïste. Père pardonne lui de n’être pas capable de reconnaître ta grandeur!

J’ai bien l’air d’un vrai disciple quelquefois, l’air d’un homme de foi ou d’une référence d’amour de Dieu mais il n’en est rien, je ne suis meme pas digne d’être appelé ton disciple, meme pas digne d’être appelé ton fils.

Pourtant, tu m’assure que je suis bien ton fils, tu m’assures que peu importe les manquements, tu reviendras toujours a la charge avec cette question si simple : TOI, m’aimes-tu?

Et je te répondrai encore : Tu sais tout Seigneur, tu sais bien que je veux t’aimer et que j’ai besoin de toi pour apprendre à aimer.

Et je te demanderai encore pardon parce que je ne sais pas aimer et j’attendrai avec patience le moment de la révélation pour que l’amour dont tu es animé grandisse en moi afin que les ténèbres ne viennent plus jamais cacher ta lumière.

Jean-Christian