9/04/2009

LE JEÛNE

Ce Matin, les lectures sont remplies de passion pour Jésus, spécialement la lettre aux Colossiens dont je cite l’extrait.

(Colossiens 1, 15 à 20)

Le Christ est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature,
car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles
et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui.
Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui.
Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, puisqu'il devait avoir en tout la primauté.
Car Dieu a voulu que dans le Christ
toute chose ait son accomplissement total.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.

Aujourd’hui, l’église nous propose l’évangile de Luc. (Luc 5, 33 à 39) Dans cet évangile, Jésus confronte les gens qui viennent pour lui reprocher, à lui et à ses disciples, de ne pas suivre la tradition qui veut qu’on jeûne à certaine période de l’année. Jésus n’est pas contre le jeûne, loin de la, lui meme a jeuné dans le désert et il a meme dit a ses disciples que certains démons ne peuvent être expulsés que par le jeûne et la prière. Alors, pourquoi leur répond-il ainsi. Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la noce, pendant que l'Époux est avec eux ?

Qui est l’époux? Dans l’ancien testament, c’est Dieu. (Voir le cantique des cantiques). Alors, Jésus, connaissant leurs cœurs et sachant que la question qui lui est posée ne lui est pas posée pour les bonnes raisons mais plutôt pour le mettre en boite, il leur répond par une vérité que même leurs cœurs étroits peuvent comprendre. En d’autres mots, est-ce le temps de Jeûner quand Dieu nous convie a son banquet, avons-nous quelques tristesses à avoir pendant que nous sommes en présence du fils de Dieu, voir de Dieu lui-même?

Puis il avise ses disciples qu’ils vivront tous un jeûne quand il retournera vers son père. Cet évangile me fait penser à l’ecclésiaste (Chapitre 3, 1 à 11) qui disait :

Il y a un moment pour tout,
et un temps pour chaque chose sous le ciel :
un temps pour engendrer,
et un temps pour mourir ;
un temps pour planter,
et un temps pour arracher.
Un temps pour tuer,
et un temps pour soigner ;
un temps pour détruire,
et un temps pour construire.
Un temps pour pleurer,
et un temps pour rire ;
un temps pour gémir,
et un temps pour danser.
Un temps pour lancer des pierres,
et un temps pour les ramasser ;
un temps pour s'embrasser,
et un temps pour s'abstenir.
Un temps pour chercher,
et un temps pour perdre ;
un temps pour garder,
et un temps pour jeter.
Un temps pour déchirer,
et un temps pour recoudre ;
un temps pour se taire,
et un temps pour parler.
Un temps pour aimer,
et un temps pour haïr ;
un temps pour faire la guerre,
et un temps pour faire la paix.

Je crois que nous devons apprendre de cet évangile qu’il y’a une différence entre l’être et le paraître et nous questionner sur les motifs intérieurs qui nous font prendre des décisions. Il faut aussi nous demander quels sont les motifs qui nous poussent à juger l’autre.

Les pharisiens qui questionnaient Jésus ne comprenaient pas ce que les disciples de Jésus vivaient au même titre que les non-croyants d’aujourd’hui ne comprennent pas ce que nous, Chrétiens, vivons a l’intérieur de nous.

Jésus nous prépare toujours en même temps qu’il pousse l’autre à réfléchir. Il nous prépare à jeûner pendant qu’il tente d’ouvrir le cœur de l’autre à sa présence, il nous prépare à vivre dans les difficultés et les peines de cette vie avec confiance car le jeûne n’existerait pas si l’abondance de nourriture ne lui succédait pas.

Apprendre à voir les réalités d’en haut pour mieux apprécier celles d’ici bas.

Un exemple me vient en tête pour illustrer ma pensée.

Noel est un moment fantastique pour célébrer l’amour. Hormis le fait que c’est jour de la fête de la naissance du Christ, il y’a toujours le sapin, les cadeaux, la bouffe, la famille, etc.… Je crois que, nous, chrétiens, devrions toujours avoir ce regard qu’ont les enfants quand ils sont en attente du moment où ils pourront ouvrir leurs cadeaux. Ils vivent ce fébrile moment d’attente avec impatience et émerveillement, ils vivent ce moment comme si c’était le dernier et rien ne peut dépasser le regard d’un enfant quand son parent lui dit que c’est l’heure et qu’on va commencer à déballer le premier cadeau.

Notre cadeau a nous c’est Jésus Christ, notre moment d’attente et de jeûne, c’est la vie sur terre, nous savons déjà ce qui nous attends dans l’éternité et quelquefois, Dieu vient nous consoler dans notre impatience d’arriver a ce moment crucial ou nous traverserons le voile pour le voir face a face.

Soyons patients et lents à condamner ce que nous ne connaissons pas. Ne sommes nous pas ces outres neuves a l’intérieur duquel le vin nouveau de la vie éternelle coule sans fin? Ne nous laissons pas briser par le monde et ses apparences mais laissons plutôt Dieu habiter en nous et nous revêtir de ses plus beaux habits.

Amen.

Jean-Christian